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Séquence 2: Les Fables de La Fontaine ou la mise en question du pouvoir

 

I/ Biographie de La Fontaine

Jean de La Fontaine est né en 1621 et mort en 1695 à Paris. Il était poète, romancier et fabuliste. Ses styles littéraires étaient le moralisme, le dramatisme et le librisme. Il a publié 3 recueils :

-1668

-1678

-1694

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II/ Dédicaces à Madame de Montespan

 

définitions :

-dédicace = texte par lequel un auteur exprime son estime envers quelqu'un en lui offrant son œuvre. (texte qui met une œuvre sous la protection de quelqu'un).

-muse = inspiratrice. Mythologie grecque : déesse

-éloge = texte qui célèbre les qualités de quelqu'un

-flatterie = éloge exagérée

 

Madame de Montespan était la maîtresse attitrée du roi, femme la plus puissante de France.

 

Extrait de « complot à Versailles »

-portrait en actes de La Fontaine

-portrait de Madame de Montespan

elle est très intelligente, belle, mauvais caractère et jalouse.

 

1) Discours pour Madame de Montespan

Le destinataire est présent à l'intérieur du texte : il l'appelle Olympe, prénom grec mélioratif. Elle est assimilée à une déesse. Il la vouvoie : « vous », « votre », « vos » : ce sont des preuves que La Fontaine s'adresse à Mme de Montespan.

La Fontaine est présent ligne 11 : « ma muse », « mon esprit », « mes vers », « moi », « je » à partir du vers 32 à la fin

Il y a aussi le champ lexical de la Fable

-apologue (petit récit visant à illustrer une morale)

-V. 38, mensonge : la fable est une histoire fictive, pas vraie.


Conclusion : La Fontaine s'efface devant Madame de Montespan et ce qu'il écrit.

 

2/ Le portrait de Madame de Montespan

v. 15-16 : Mme de Montespan est toujours belle malgré le temps qui passe.

v.22-23 : très belle et intelligente

« charme » : mot très fort, ses attraits sont magiques, surhumains

v. 27-28 : Mme de Montespan est reconnue par le roi. La demande de La Fontaine devient logique : il veut que son livre soit protégé.

 

Tout le lexique est mélioratif : « votre louange » en est la preuve, ce texte devient flatteur.

La Fontaine utilise des choses qu'il a lui-même critiqué.

v. 41 : La Fontaine termine en disant qu'il ne fera d'éloge que pour Mme de Montespan, or, il termine son livre IX par l'éloge de Mme de La Sablière (+ long et complet) C'est un usage stratégique pour ne pas aller en prison et pour la célébrité.

 

III/ Les deux coqs

 

Il y a une référence à la guerre de Troie : Pâris enlève Hélène.

 

Étude de la Fable

 

1) Ce texte est un apologue : texte narratif dont se dégage une morale, donc à visée argumentative.

 

A. Une histoire

situation initiale : « deux coqs vivaient en paix »

élément perturbateur : « une poule survint »

péripéties : ils se battent. L'un gagne, l'autre perd.

Élément de résolution : le faucon mange le gagnant

situation finale : le perdant gagne les poules

 

B. La morale

Il faut être modeste quand on vient de gagner quelque chose. « Tout vainqueur insolent à sa perte travaille », vers 30, est la morale, écrite très clairement. Ce vers est suivi de deux autres vers, reformulant la morale.

 

2) La morale est renforcée par la parodie.

 

Définitions :

-parodie = reprise d'une histoire ou d'un thème pour rire et pour le ridiculiser / détournement comique d'une œuvre / réécriture moqueuse

-burlesque = ensemble de procédés d'écriture qui tourne au ridicule quelque-chose de grandiose.

 

A. Les héros mythologiques

 

-champ lexical du héros : « dieux », « le Xanthe », « Hélène »,

-champ lexical de la guerre : « perdant », « aiguisant », « gloire », « combat », « bataille », « sang », « défaite », « vaincu », « vainqueur », « guerre », « rival », « victoire », « fier », « orgueil », « haine », « courage ».

 

B. Aplatissement de l'héroïsme

v.9 : « plus une Hélène au beau plumage » est une moquerie car Hélène est dans la basse-cour et l'héroïne se retrouve au pluriel. La poule est un animal non noble.

v.16 : « aiguisait son bec » ridiculise une action guerrière. il s'entraîne … à battre des ailes, et ça débouche sur du vent. (rien)

 

L'origine de la fable

« Les deux coqs et l'aigle », ESOPE.

 

Différences avec La Fontaine : texte plus court, en prose, pas de parodie ni de référence mythologique.

La Fontaine fait une réécriture et non un plagiat.

 

Définitions :

-réécriture = reprise du thème ou des idées pour en tirer ses propres idées. On change aussi le registre.

-plagiat = reprise presque identique des phrases et des idées.

 

IV/ « Le pouvoir des Fables »

 

étude v.34 – fin :

mise en abyme : une fable dans la fable et à l'intérieur, il y a encore une fable, qui est Cérès l'hirondelle et l’anguille.

v.49 – 56 : comparaison entre deux textes, une fable et un discours (avec une prosopopée, figure de style qui fait parler un absent, une périphrase, figure de style qui désigne quelqu'un ou quelque-chose de manière détournée).

La rhétorique du discours n'a pas fonctionné : l'orateur essaie la fable. La fable est efficace car elle joue sur le plaisir de l'histoire : on veut connaître la fin et on est plus sensible au message qui n'est pas moralisateur.

 

Définitions :

-frivole = superficiel

-Fable = apologue qui met en scène des animaux, végétaux ou objets pour parler des hommes.

-apologue = fiction à visée argumentative

-parabole = histoire inspirée de la vie quotidienne qui débouche sur une morale.

 

Les ressemblances entre ces différents types de textes sont que ce sont tous les trois des histoires avec une leçon pour accrocher.

 

V/ La flatterie dans les fables

 

1) « les animaux malades de la peste »

 

courroux = colère

Pour que la peste s'arrête, les animaux cherchent un bouc émissaire (celui qui porte les péchés et que la malédiction suivra). Cette fable offre une réflexion sur la puissance , vers 63 – 64 ainsi que sur la flatterie : le renard flatte le roi et dénigre les proies du Lion. L'auditoire flatte et applaudit.

 

Il y a de nombreuses figures de style :

 

v. 1 à 3 : périphrase

v. 5 : « remplir en un jour les enfers » : hyperbole (exagération)

v. 9 : « mourante vie » : oxymore /!\ Nom masculin, figure de style qui associe des mots apparemment contradictoires.

Ces figures de style font de la peste un fléaux très grave.

 

2) « les Obsèques de la Lionne »

 

Cette fable propose une réflexion sur la flatterie, ce que nous voyons dans la morale explicite, v. 52 à 55. Le cerf sauve sa vie en inventant une histoire. v. 28 : les courtisans font des flatteries et attendent quelque chose en échange. Les fables elles-mêmes sont « d'agréables mensonges » : ce sont des fictions qui flattent et qui critiquent. Ce texte critique les abus de pouvoir du roi et du fonctionnement de la cour.

 

VI/ « Le fou qui vend la sagesse »

 

La morale, v. 1 – 7

La morale précède le récit. La morale est toujours générale :

-il y a un adverbe catégorique, « jamais »

-impératif, donne un conseil

-présent de vérité générale

Le v.1 résume cette morale.
v. 5-7 : La Fontaine dit que son conseil est utile car les fous sont nombreux à la cour.

 

Le récit v. 8-31

Un fou dit qu'il vend de la sagesse, mais il vend trois choses :

-des grimaces,

-une gifle,

-un fil de 3mètres20

Il y a plusieurs paradoxes : un fou est un fou, il ne peut pas être sage et vendre de la sagesse.

On ne peut pas trouver d'explication aux actes d'un fou (v. 18-19) alors qu'au vers 24, on cherche une explication.

Le sage dit que ce sont des hiéroglyphes indéchiffrables mais en donne le sens : si on était resté à 3m20 du fou, on n'aurait pas reçu de gifle.

Dans ce texte, le sage s'adresse à une dupe. Le narrateur s'adresse aux lecteurs : « vous ». Il s'agit peut-être de l'auteur et le sage est peut-être La Fontaine.

 

Cette fable montre qu'il est nécessaire d'avoir un maître car on est incapable de découvrir tout seul.

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